Paroles de Combattants de la Libération
@paroles_la
Parce que l'on ne parlera jamais assez d'eux. Jean-Christophe Notin
Il savait manier les mots aussi bien que les armes. Avec "L'armée des ombres", il offrit à la Résistance le plus fort de ses portraits. Avec le Chant des Partisans, il lui donna une voix pour l'éternité. Le 23 juillet 1979, s'éteint un des derniers génies français. Joseph Kessel.

23 juillet 1944. Il fait face au peloton d'exécution. Un rallié d'août 1940, vétéran de Bir Hakeim, parachuté dans le Vercors. La fin ? Il saute sur l'officier, puis dans le vide. Bientôt un message parviendra à Londres : "Arrêté, torturé, fusillé, bonne santé". Adrien Conus.

22 juillet 1944. Bouville. 2 FFI, la vingtaine, acculés dans une ferme. L'un de griffonner : "Traqué, je me tue [...] Dites à celui qui va naître que son père est mort pour la France". Pour échapper à la Gestapo, 2 frères se suicident. À jamais libres, André et Raymond Martin.
![paroles_la's tweet image. 22 juillet 1944. Bouville. 2 FFI, la vingtaine, acculés dans une ferme. L'un de griffonner : "Traqué, je me tue [...] Dites à celui qui va naître que son père est mort pour la France". Pour échapper à la Gestapo, 2 frères se suicident. À jamais libres, André et Raymond Martin.](https://pbs.twimg.com/media/GweV56MWgAAQFW7.jpg)
Fév. 1942. Ravensbrück. Un Allemand demande pourquoi, si jeune, elle aidait des soldats à s'évader. - Jamais, dit-elle, je ne pourrai supporter de les voir prisonniers dans leur propre pays. - Je vous félicite et vous admire. Anne-Marie Vion ne reverra pas la France. 22 ans.

Avril 1945. La vicomtesse se meurt. Après avoir soigné tant de blessés en 14-18, puis de fugitifs cachés dans son château, c'est son tour d'être veillée à Ravensbrück. Trop de tortures, trop d'abcès... Mais non ! Libérée à temps, elle vivra. La si noble Marie-Thérèse de Poix.

2 juillet 1940. Le voici Français Libre. Comme il voulait devenir ingénieur, Londres le destine à un service technique. Pas question ! Il sera de tous les duels d’artillerie, de Bir Hakeim à l’Alsace. Et il y sera blessé. La paix revenue, il sera ingénieur. Daniel Dreyfous-Ducas.

20 juillet 1943. Message de la BBC: "Le panier de cerises est bien arrivé. Félicitations à Yodi pour son excellent travail." Yodi ? Maurice Guillaudot, gendarme. Les cerises? Tout le dispositif allemand dans le Morbihan ! Arrêté en décembre, torturé, il survivra à la déportation.

Il se dit pacifiste. Mais en 1918, il fut au front. Mais en 1940, bien que député, il fut au front. Mais en 1944, il est au maquis et grièvement blessé au visage. En 1948, il refusera la Légion d'Honneur : "D'autres ne l'ont pas qui la mériteraient plus que moi". Jean Bouhey.

Un natif de Montolivet, reçu à Ulm. Arrêté, libéré, il retrouve Marseille,fonde un journal clandestin. Repris, torturé, il écrit: "Je pars vers un autre monde.Pensez à moi comme je penserai à vous.Mon sacrifice ne peut être vain". Albert Chabanon. Fusillé le 18 juil. 1944.28 ans.

Clermont-Ferrand. Un lycéen. D'une bravoure folle. "Ils peuvent me prendre, dit-il à ses amis, j'en ai tué assez pour qu'ils soient perdants". De fait, il est bien pris, le 17 juil. 1944. Mais c'est lui qui a le dernier mot : il saisit une arme et se tue. Claude Baccot. 19 ans.

16 jui. 1944. Calmont. Un gardien de la paix, de ce groupe Morhange qui rend fou l'ennemi, est pendu. La corde cède: une balle dans la tête et on le pend derechef. Au cou, une pancarte : "Je suis un déserteur de la police, je travaillais pour les terroristes". René Vidal. 29 ans.

16 juil. 1943. L'ennemi l'arrête juste avant l'Espagne. Par peur de trahir, il avale des pilules...mais ne meurt pas. Comme s'il savait qu'une autre mission l'attendait : le médecin, déjà héros de la 1re guerre, sauvera tant de déportés à Buchenwald. Et en reviendra. Joseph Brau

10 juin 1942. Bir Hakeim. L'ennemi va percer. Alors, l'ancien vétérinaire rampe sous les obus vers un canon dont les servants ont été tués. Il le remet en état et, même grièvement blessé, fait parler la poudre. Les Allemands sont stoppés. Lui n'arrêtera qu'en 1945. Maurice Bayrou

15 juillet 1944. Un des fantastiques du Normandie-Niémen. 2 victoires aériennes à son actif. Soudain, une fuite de carburant dans le cockpit. Sautez ! lui crie la radio. Sauf que son mécano russe n'a pas de parachute... Ils resteront ensemble à jamais. Maurice de Seynes. 29 ans.

Dénoncé pour "espionnage". Des mois de cachot, enchaîné. "Essayez de m'oublier, écrit-il à ses parents, en vous disant : notre Pierrot est mort pour une noble et grande cause. Sa mort n'a pas été inutile, il le savait en mourant". Pierre Gémin. Fusillé le 13 juillet 1942. 21 ans.

Médecin, elle a résisté, puis servi à la 2e DB. Mais en 1945, elle défie encore la violence, l'horreur, la dévastation pour rapatrier ses compatriotes des camps de déportation et des geôles soviétiques. Elle y trouvera la mort, le 13 février 1946. À 33 ans. Madeleine Pauliac.
